Homélie pour le Dimanche des Rameaux.
L'Entrée du Seigneur à Jérusalem
Aujourd'hui, nous célébrons une grande fête, celle de l'Entrée du Seigneur à Jérusalem. Animés d'une joie débordante, un grand nombre de gens suivirent Jésus ce jour-là! Il était précédé en premier lieu par des enfants qui criaient «Hosanna» en agitant des branches de palmier ! Alors que nous suivons Jésus entrant à Jérusalem, la lecture de l'Évangile décrit les différentes sortes de gens qui rencontrèrent le Seigneur. Selon leur comportement envers le Christ, ils peuvent être divisés en trois catégories : le premier groupe était constitué des ennemis du Christ. C'étaient les dirigeants religieux des Juifs qui, par envie et jalousie, voulaient tuer Jésus. Malheureusement, parmi eux se trouvait l'un des douze disciples du Christ, Judas, qui trahit son Maître pour trente pièces d'argent.
Dans la deuxième catégorie on peut inclure ceux qui accueillent le Christ avec joie et plaisir, influencés par l'humeur générale de la foule enthousiaste, ainsi que par de fausses idées sur ce que le Christ était vraiment. Impressionnés par les grands miracles qu'ils avaient vus, ces gens avaient décidé que Jésus venait comme un puissant roi terrestre qui les libérerait de la domination romaine et leur donnerait une vie heureuse. Et dès lors, quand quelques jours plus tard, ils Le virent devant Pilate, ligoté et humilié, ils furent déçus et pensèrent: avons-nous besoin d'un roi aussi faible? Et ils crièrent à Pilate : «Prends-le, Crucifie-le!»(Jean 19;15), alors que beaucoup d'entre eux avaient été auparavant gratifiés des miracles du Christ! Mais ils avaient tous oublié cela et ils renièrent le Christ crucifié.
Toutefois, il y a une troisième catégorie de gens, ceux qui sont restées fidèles au Christ jusqu'à la fin : les Apôtres, Lazare, que le Christ avait ressuscité, la sœur de Lazare, Marthe, qui a toujours suivi volontairement le Seigneur, l'autre sœur de Lazare, Marie, qui, dans l'élan d'une immense gratitude, baigna les pieds de Jésus avec un parfum précieux et les essuya de ses cheveux. En outre, il y en avait encore d'autres qui restèrent fidèles au Christ.
Maintenant, réfléchissons tous : qui serait chacun d'entre nous, parmi les gens précités? En tant que chrétien orthodoxe, je prie le Christ et je vais régulièrement à l'église. Bien sûr, je ne peux pas appartenir à la première catégorie, celle des ennemis de Jésus qui l'ont crucifié, n'est-ce pas? Mais l'Apôtre Paul écrit que si les chrétiens laissent mourir leur foi et ne se repentent pas de leurs péchés, alors peut-être «crucifient-ils à nouveau le Fils de Dieu en eux-mêmes et L'injurient», comme les dirigeants des Juifs (Hébreux 6;6). Malheureusement, beaucoup de gens en sont arrivés à un tel point. Qu'en est-il du deuxième groupe? Suis-je vraiment intéressé à comprendre vraiment qui est Jésus-Christ? Est-ce que je pense que tout simplement parce que je suis baptisé, chrétien orthodoxe, j'aurai une vie agréable et confortable, exempte de tous les problèmes et de toutes les épreuves? Alors pourquoi, quand survient le malheur ou le chagrin, suis-je désespéré et romps ma relation avec l'Église? Jésus-Christ ne nous a-t-Il pas avertis «que la porte est étroite et étroit est le chemin qui mène à la vie, et rares sont ceux qui les trouvent» (Math.7;14) et «dans le monde, vous aurez des afflictions» (J.16;33). Donc, si je ne reconnais pas ce que Jésus-Christ m'a enseigné, alors je vais peut-être perdre la foi et être désespéré.
Comme il doivent être heureux ceux d'entre nous qui appartiennent à la troisième catégorie. Ceux qui restent fidèles et dévoués à notre Seigneur Jésus-Christ jusqu'à la fin de leur vie! Ceux d'entre nous qui sont comme ces gens dévoués et fidèles au Christ, dont l'amour pour le Seigneur persiste en dépit de tout. L'Apôtre Paul a écrit que rien ne nous séparera de l’amour du Christ , ni la tribulation, ni l'angoisse, ni la persécution, ni la faim, ni la nudité, ni le péril, ni l'épée (Rom.8;35).
Frères et Sœurs, aujourd'hui, lors de ce Saint Office solennel au cœur de l'Église, nous voyons le visage de Christ comme l'Époux de l'Église et de nos âmes. Il a une couronne sur le front et Il entame sa voie de martyr sur le chemin du Golgotha. Ne laissez pas notre Sauveur mourir pour nous dans la solitude. À partir de ce soir, allons chaque jour à l'église pendant la Sainte et Grande Semaine, afin d'être avec Lui. Notre Église nous appelle par cette hymne (après l'exapostilaire), que nous chanterons ce soir : «Accompagnons-Le avec des pensées purifiées, et avec Lui, soyons crucifiés et mourons pour Lui, afin de jouir des délices de la Vie, afin que nous
vivions avec Lui....dans le Royaume des Cieux».
Amen.
L'humilité
Un balai qui ne balaye pas devient lui-même une poubelle, et un esprit qui ne s'humilie pas devient lui-même un démon. Sans humilité, vous n'obtiendrez rien, comme un aveugle ne peut voir l'Elbrouz, même en allant au pied de celui-ci.
Si la prière n'humilie pas notre cœur, ce n'est pas une prière, mais un refuge pour les démons. La vraie humilité est l'acceptation parfaite, sans murmure, de tout ce qui nous arrive, dans la pleine confiance en la volonté de Dieu.
Quand le cœur aura acquis l'humilité, l'impassibilité envers tout ce qui est extérieur apparaîtra d'elle-même.
Si l'âme mène une intense lutte contre le mal, c'est qu'elle n'a pas encore vaincu le mal par l'humilité. L'âme humble passe instantanément à côté de toutes les luttes mentales, car elle est déjà libérée d'elles dans la grâce du Saint-Esprit.
Même lorsque nous atteignons le salut en Christ, les tentations continuent à se produire, car elles sont les conséquences de nos mauvaises pensées antérieures. Par conséquent, l'humilité est le moyen le plus efficace de se débarrasser des déchets mentaux que notre cœur a accumulés.
Lorsque les circonstances de notre vie commencent à se développer de manière défavorable, notre degré d'humilité dépend du fait que ces circonstances deviennent destructrices et balayent tout sur leur passage ou que Dieu les transforme en un bien dont nous pouvons tirer profit. Toute circonstance défavorable que nous rencontrons en murmurant nous détruit, nous et notre vie, mais si elle est acceptée avec humilité, Dieu la transforme en notre profit et elle contribue à notre bien.
Plus l'esprit est agité, plus les circonstances autour de l'homme se détériorent; plus l'esprit est humble, plus les conditions deviennent favorables à notre salut.
Il existe de nombreuses manières de prier correctement. Il existe de nombreuses méthodes menant correctement au salut. Il existe différentes façons de purifier correctement notre cœur. Attachons-nous à celle de l'unique humilité, et elle nous unira au Christ.
Puisque nous sommes ce que nous cherchons, nous ne pouvons le trouver en dépit de tous les efforts. Le Royaume de Dieu est en nous. Donc pour Le trouver, il suffit de nous humilier et Il se révélera de Lui-même à nous.
Les afflictions
Certains arrivent à l'humilité par leur détermination, aux autres, les afflictions sont nécessaires.
Celui qui ne jeûne pas volontairement commence alors à jeûner par obligation suite à une maladie. Celui qui ne devient pas humble volontairement est alors humilié dans l'affliction, sans l'avoir voulu. Ne craignez pas les afflictions, car elles contribuent à ce que nous parvenions au Christ et à la Vie éternelle, craignez les plaisirs, car leur fin, c'est l'effondrement complet et la ruine de l'âme.
Au plus on est loin de Dieu, au plus il y a d'afflictions, car tout ce qui est péché ne peut se trouver à Ses côtés, Lui la lumière pure de la Vérité. Les afflictions envoyées du Ciel ouvriront votre cœur à la grâce du Christ, mais les plaisirs que vous lance le diable vous feront éprouver le feu de l'enfer.
Si nous continuons à pécher, comment pourrions-nous nous libérer des afflictions? Si nous continuons à aimer le péché et à repousser la grâce, comment pourrions-nous atteindre le Salut? Si nous nous attachons de toutes nos forces à nos pensées, comment pourrions-nous acquérir la paix de l'âme?
Si vous voulez surmonter les afflictions, il existe cinq moyens efficaces qui vous aideront dans les moments de désespoir :
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Taisez-vous et tout passera.
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Endurez patiemment et tout changera.
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Priez et tout se réalisera.
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Soyez humbles et vous acquerrez tout.
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Gardez l'âme en paix et vous serez sauvé.
L'âme qui est unie au Christ ne peut être écrasée par aucune affliction; c'est cela la Liberté parfaite en Christ.
Dans la vraie compréhension spirituelle, nos semblables, empêtrés dans le monde par leurs attachements et leurs passions, méritent la plus profonde compassion et des pleurs incessants sur leur triste état; voilà la plus grande des afflictions pour ceux qui ont rompu le carcan qui les enchaînait au monde.
Là où les afflictions sont nombreuses apparaissent des gens pareils à des luminaires spirituels.
Plus vite vous renierez le monde, plus l'âme se rapprochera du rétablissement spirituel et de la délivrance des afflictions. Détacher son cœur du monde, c'est le renoncement. Dieu suppléera Lui-même à tout le reste.